Oui, j’ai passé un très bon moment devant ce film et franchement la campagne de démolition dont il fait l’objet me laisse perplexe.
Toutefois malgré ce bashing (que son prédécesseur « Batman V Superman » a aussi subit), le démarrage est excellent:
-meilleur démarrage pour un mois d’août aux USA avec près de 135 000 000 de dollars de récoltés en un week-end
-1 108 407 entrées pour la première semaine d’exploitation en France.
C’est donc le troisième film de l’univers cinématographique DC que pose la Warner (Man of Steel en 2013 et Batman V Superman en 2016). Il s’agit de l’adaptation du comics éponyme. Un choix audacieux pour un troisième film car ce n’est pas le comics le plus vendeur de la maison DC.
Pour le moment et d’un point de vue narratif, les films DC suivent l’ordre chronologique des sorties. Ainsi pour Suicide Squad, on se retrouve directement après les événements de Batman V Superman.
Un scénario simple mais efficace:
Amanda Waller craignant l’arrivée d’autres méta-humains qui ne seraient pas aussi sympathiques que Superman, décide de mettre sur pied et dans le plus grand secret un escadron de criminels et de super-vilains afin de combattre ces éventuelles menaces. Une crainte légitime car il faut se rappeler que nous sommes 2 ans après le carnage du général Zod à Métropolis.
Le film nous propose donc d’assister à la création de cette escouade de choc et à la première mission de cette dernière. Il s’ajoute à tout cela une intrigue secondaire (mais qui a un impact sur la principale) autour de la relation entre Harley et le Joker.
Si certains auraient préféré voir l’adaptation du film d’animation Batman : Assaut sur Arkham, le réalisateur David Ayer s’est focalisé sur le comics comme source d’inspiration.
Les raisons qui poussent Amanda Waller à créer la Suicide Squad, les moyens de contraindre ses membres à coopérer et les motivations de tous ces « bad guys » sont très bien amenés.
Un film bien rythmé:
C’est clair, je ne me suis pas ennuyé une minute. Dès l’annonce de la sortie du film faite, on savait que c’était la pause détente du DC universe au cinéma. Une fois le cadre posé, les répliques humoristiques fusent et les séquences d’action se succèdent. Le tout sur une musique endiablée.
Pour avoir une idée du résultat, prenez New-York 1997 et Expendables, mélangez et jetez le tout dans les bas-fonds de Gotham…récupérez et servez 😀
A propos de la musique, je ne vous cache pas que j’ai eu peur lors des premières minutes du film. En effet, après plusieurs morceaux assez rock’n’roll sur la bande sonore, j’ai crains d’assister à une sorte de comédie musicale. Il n’en est rien, les dialogues reprennent vite leurs droits et l’utilisation de la musique est faite avec discernement.
Une Harley Quinn qui fera date:
On le savait déjà avec les trailers qui la mettaient en avant, cette version d’Harley a boosté la popularité du personnage (dont l’origine est issue du dessin animé des années 90 et non des comics qui l’ont intégré dans l’univers DC par la suite).
Tout comme Heath Ledger a marqué de son empreinte le personnage du Joker dans le Dark Knight de Nolan, Margot Robbie fait de même avec Harley. C’est clairement l’élément comique et sexy de la troupe (ses répliques font mouche à chaque fois), mais l’actrice sait aussi émouvoir son public malgré la folie du personnage à travers quelques séquences bien tournées.
Dans plusieurs interviews, l’actrice a indiqué qu’elle militait activement pour qu’un film sur la relation Harley/Joker se fasse. On ne peut qu’encourager la Warner a faire preuve de bon sens car ils tiennent assurément un bon filon avec ce personnage et cette actrice qui montre clairement sa volonté de reprendre son rôle. Personnellement je vois tout l’intérêt d’un tel film où au fur et à mesure des séances, un malade prend le dessus sur son thérapeute et comment le Docteur Harleen Quinzel devient Harley Quinn.
Bien sur que le film tourne principalement autour d’Harley et de Deadshot (comme dans certains volumes du comics d’ailleurs), mais le reste du casting est aussi convaincant.
Le cas Deadshot et les autres membres du Suicide Squad:
L’une des critiques fréquentes sur le film est que « Will Smith fait du Will Smith », et alors ? Will Smith ne va pas faire du Jean Gabin ou du De Niro, Will Smith ne va pas non plus faire du Kate Winslet. Cette critique est totalement absurde et aurait même tendance a souligner la mauvaise foi des commentateurs qui l’utilisent.
C’est l’un des acteurs les plus talentueux de sa génération, il porte à merveille le costume du Deadshot et donne toute son humanité à ce tueur impitoyable. Que cela soit dérangeant je peux l’entendre mais contrairement à ce que j’ai pu lire, je ne considère pas qu’il devient « gentil » à la fin. Ce n’est pas parce que les motivations d’un criminel sont compréhensibles qu’il n’en demeure pas moins un criminel…non ?
L’acteur qui m’a le plus surpris est Jai Courtney dans le rôle de Captain Boomerang. Il faut dire que je n’attendais rien de lui (sa prestation dans Die Hard 5 me pique encore), ici toutes ses interventions sont amusantes et on regrette qu’elles ne soient pas plus nombreuses.
Killer Croc est bien fait, c’est un très bon choix d’avoir misé sur des prothèses plutôt que sur des images de synthèses. Soulignons aussi que le film rend hommage aux pouvoirs stupéfiants de ce El Diablo rongé par sa culpabilité.
Du coté féminin du casting on notera que Viola Davis joue une Amanda Waller froide et terriblement cruelle à la perfection. Karen Fukuhara a réussi a suscité mon intérêt pour le personnage Katana que je ne connaissais pas. Un bémol pour l’enchanteresse: sa première version est bien plus terrifiante que la seconde (ça devrait être l’inverse, mais je vous laisse découvrir le film).
Ce poussin de Leto:
Je suis désolé mais le Joker a un rôle assez important dans ce film contrairement à ce que j’ai entendu dans le flot de critiques. Plus de temps de présence à l’écran et il aurait fallu changer le titre du film.
J’aime bien le rire que l’acteur a développé mais il est vrai que ce n’est pas dans ce film (dédié à la Suicide Squad) que l’on pourra se rendre compte si Jared Leto arrive a atteindre pleinement le charisme du Joker. Je précise que je ne fais pas partie de ceux qui vouent un culte à la personnalité de cet acteur/chanteur et je considère même, qu’en ce qui concerne le cinéma, il n’a pas encore eu le rôle qui justifierait un tel culte.
Mais pour revenir à cette version du Joker, je dois dire que je suis assez fan de la théorie selon laquelle il s’agirait de l’ancien Robin tué par le Joker original (voir costume dans la bat-cave dans Batman V Superman). Outre le fait de proposer véritablement une nouvelle version cinématographique de ce personnage emblématique, cette théorie aurait l’avantage d’éviter à Leto de souffrir de la comparaison avec Heath Ledger…Comparaison inévitable dans l’esprit du grand public et qu’il perdrait d’avance de toute façon.
Quelques regrets:
Je m’y attendais, le film ayant reçu un simple avertissement pour les – de 12 ans en France (une interdiction aux USA pour les moins de 13ans), mais le film aurait gagné avec un traitement de la violence plus adulte.
Le cadre du DC Universe au cinéma doit il absolument éviter une interdiction plus importante ?
S’il y a une leçon à tirer du succès de Deadpool (interdit au moins de 17 ans aux USA), ce n’est peut-être pas qu’il faut impérativement insérer de l’humour à outrance dans tous les films de super-héros, mais plutôt qu’un film de super-héros avec du sang (voire même avec quelques plans gores) peut très bien marcher au box-office, non ?
Ok, pour un film centré sur Batman ou sur Superman c’est difficile à envisager (ces personnages touchant un large public) mais vu les protagonistes principaux de Suicide Squad, c’était possible et sans rien enlever à la cohérence de cet univers cinématographique DC.
P.S: Dans la salle, à un moment donné j’y ai cru et je pense que tous ceux qui ont lu « JOKER » de Brian Azzarello également, pour la scène du club où Harley danse sur l’estrade 😉
D’autre part, je pense que les ennemis dans le film auraient dû être plus effrayants visuellement. Mais là encore, le choix de vouloir rester dans une classification qui reste assez large limite la marge de manœuvre. Je crois qu’on peut tout de même s’estimer heureux que la Warner ait fait un autre film dans un univers de super-héros avec une classification PG-13 (même si cette classification se justifie ici principalement par les dialogues).
Bilan:
Un bon film d’action avec des personnages mythiques auxquels le spectateur s’attache rapidement. On ne voit pas passer les 2H du film. Pour moi, le meilleur blockbuster de l’été 2016, à tel point que je vais y retourner une deuxième fois (si, si j’ai même pris mon ticket pour cette deuxième séance directement à la sortie de la première).
Ma note: 4/5
*j’ai vu le film sans 3D
Coup de Cœur Collector: Suicide Squad édition Amazon Harley Quinn
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