Square Enix avait surpris son public lors de l’E3 2021 en annonçant Stranger of Paradise Final Fantasy Origin. En effet, ce spin of reprenant l’univers de Final Fantasy premier du nom, propose un gameplay en marge de la série, davantage habituée au tour par tour.
Ce spin off n’ayant pas vocation à s’insérer dans une quelconque timeline de la saga, la Team Ninja en charge de son développement a eu la liberté de réinterpréter totalement l’histoire du jeu d’origine. Nous sommes donc face à un jeu dark fantasy développé par les papas de Nioh et de Ninja Gaiden, aux ambiances plus lugubres, aux ennemis moins colorés et surtout à l’histoire plus sombre.
Synopsis
Vous incarnez Jack, un « étranger » qui ne possède aucun souvenirs mais est animé par une volonté implacable : celle de vaincre le Chaos. Les Luféniens, qui étaient une race avancée dans le titre original, sont dans ce spin off une sorte de civilisation inaccessible et dangereuse car capable de superviser/influencer le destin du monde car elle contrôle le temps et modifie l’équilibre entre lumière et ténèbres. Des « étrangers » sont envoyés par Lufenia pour traquer les ténèbres que Lufenia a elle-même créées. Cela forme ainsi une boucle temporelle.
Jack tentera dans ce spin off de rassembler ses souvenirs afin de briser la boucle temporelle et venir définitivement à bout des ténèbres. Jack est ainsi missionné par le roi de Cornelia pour vaincre Chaos : source supposée de toutes les ténèbres du monde. Il est donc l’un des quatre guerriers de la lumière et sera vite rejoint par Jed et Ash, tout deux animés de la même volonté.
Vous n’avez rien compris ? Rassurez vous, vous n’êtes pas seuls ! Le scénario est pour le moins alambiqué et nécessite tout de même, pour être bien compris, de connaître dans les grosses lignes les évènements de Final Fantasy premier du nom. Le scénario principal est d’ailleurs bien vite terminé si on enlève au jeu son exigence en gameplay.
Direction artistique
Soyons honnête, bien que je ne sois pas à cheval sur les graphismes, il faut admettre que le jeu a davantage l’air d’un jeu PS3 que d’un jeu next génération. On perçoit un léger film devant l’image qui maintient le joueur « en dehors du jeu » et empêche l’immersion. Les effets visuels des attaques restent jolis et le « finish » (coup fatal) est impressionnant.
Les animations des personnages (des visages et de la gestuelle) n’ont pas un rendu authentique et naturel. Le parti-pris sombre dans les décors comme dans les tenues des personnages est cohérent avec l’ensemble du jeu mais reste pesant à mon sens. Aussi, la faible éloquence du personnage principal, additionnée à celle de ses compagnons, ne m’ont pas permise de bien comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire ni donc de me sentir investie de la mission de Jack.
Les missions ou niveaux sont très linéaires, quelques petites volontés d’énigmes ou d’interactions avec l’environnement dont on n’a l’impression qu’elles ont été posées là seulement pour casser la monotonie du couloir mais ça s’arrête là.
Je n’ai pas subi de ralentissement durant mon temps de jeu, le tout était fluide et s’enchaînait bien.
Gameplay et mécaniques de jeu
Nous sommes loin, en terme de gameplay, des traditionnels mondes ouverts ou même des grandes cartes du monde sur lesquelles on se promène pour rejoindre nos diverses destinations. Tout les évènements et missions sont déclenchés par un terminal : on choisit simplement une destination. On est ensuite envoyé sur le lieu dans une mission « couloir », pour tabasser du mob jusqu’à atteindre l’objectif de la mission et ainsi progresser dans l’histoire.
L’âme de la licence d’origine se retrouve dans les ennemis habituels (Flanc, bombo, pampa, ahriman, Morbol, tomberry…), dans les personnages, dans le nom des lieux que l’on visite (puisque issus de Final Fantasy) ainsi que dans le système de Jobs. En effet, Jack et ses acolytes peuvent changer leur façon de combattre en sélectionnant différents Jobs que l’on peut améliorer via un arbre de talent (jusqu’au lvl 30 pour chaque job). Il y a des jobs basiques (mage, maraudeur, pugiliste, épéiste…), des jobs avancés (berseker, mage noir, moine, voleur…) des jobs experts (assassin, chevalier noir, paladin, sage, ninja…). D’autres jobs (ou classes) sont accessibles via les DLC du jeu. Vous pourrez donc à loisir passer de l’épée à une main, au sabre, à la hache, aux poings, à la magie… et ça, c’est bon !
Le jeu permet l’amélioration des armes et pièces d’équipement, l’ajout ou la modification de caractéristiques/attributs sur ces derniers en l’échange de matériaux, que vous récupérerez en désassemblant les innombrables armes et pièces d’équipement que vous trouverez partout dans vos missions. Il faudra donc jongler entre les qualités diverses de ces pièces (définies par sa couleur). Une gestion d’inventaire longue et fastidieuse vous attend pour optimiser tout cela ! Heureusement, le jeu vous donne la possibilité de configurer un désassemblage automatique à la fin de chaque mission, selon les critères que vous définissez.
Je termine par le gros point négatif à mon sens, il n’y a aucune carte ou mini carte disponible pendant les missions, les décors étant très souvent similaires, vous pourrez vous perdre dans les « couloirs », ce fut bien sûr mon cas !
Conclusion
Comme vous avez pu le lire au travers de cette review, je n’ai pas apprécié l’univers graphique sombre ainsi que l’ambiance pesante de Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin, admettons que cela ne concerne que mon ressenti personnel. Le gameplay était plutôt sympathique et j’avoue apprécier le fait de pouvoir choisir la difficulté de son expérience de jeu. Le plus ennuyeux à mon sens, c’est que je ne me suis pas sentie transportée par l’histoire: elle n’était déjà pas simple à comprendre et la narration qui en est faite ne permet pas au joueur de se sentir investi. Comme vous le savez, l’histoire et l’immersion dans les jeux, et particulièrement dans les RPG- JRPG sont mes critères principaux pour définir si un jeu est bon ou non. Je ne vous recommande donc pas ce jeu, sauf si vous êtes amateur d’un gameplay exigent sans considération privilégiée pour l’histoire.