Juste un petit billet en cette période de fêtes pour vous dire à quel point j’ai aimé Rogue One.
C’est simple, en sortant de la salle de ciné, j’avais envie de crier « MERCI DISNEY, MERCI GARETH EDWARDS » (réalisateur du film).
La fin de l’inquiétude sur les intentions de Disney:
Je fais partie des nombreux déçus de l’épisode 7. Même s’il était bien réalisé, je me suis focalisé sur l’aspect remake du film de JJ Abrams et sur les méchants que je considère toujours comme peu convaincants.
De plus l’absence totale de dramaturgie dans Civil War, un épisode pourtant tragique pour les personnages Marvel (autre licence traitée au cinéma par la firme de Mickey) me faisait craindre avec Rogue One d’assister, une fois encore, à un spectacle certes bien tourné, mais au scénario extrêmement convenu et au cahier des charges bien précis (en gros: conçu pour plaire à toute la famille et donc sans prise de risque). L’annonce cet été des nombreux reshoots sur le film de Gareth Edwards n’avait fait qu’accentuer cette crainte.
Heureusement il n’en est rien. Disney nous livre le film sombre que l’on était en droit d’attendre sur cette partie de l’histoire Star Wars (le vol des fameux plans de l’étoile noire) et va même au delà en offrant des scènes qui marqueront à jamais les fans de la première heure et plus largement ceux qui ont découvert et aimé Star Wars avec la première trilogie.
C’est clair, les studios Disney ont voulu nous prouver qu’ils peuvent nous offrir un grand spectacle avec un traitement adulte. D’ailleurs il est intéressant de noter que les véritables raisons des reshoots, qui ont été révélées dans une récente interview de Gareth Edwards pour le magazine Empire, sont exactement à l’inverse de ce qui avait été dit…c’est la première version qui était la plus « heureuse ». S’agit-il d’une véritable rupture des studios Disney ou d’une exception ? L’avenir le dira, en attendant ne boudons pas notre plaisir.
Un film sombre mais pas que:
Le destin des principaux protagonistes de Rogue One se limite à offrir un espoir à la rébellion face à l’émergence de cette arme redoutable qu’est l’étoile noire. D’ailleurs le film se termine précisément là où l’épisode 4 (un nouvel espoir 😉 ) commence et on le sait, il n’y a pas de Jyn Erso ni de Cassian (les 2 principaux héros de Rogue One) dans la suite. Le scénario proposé n’a pas cherché à broder une quelconque issue plus favorable aux héros dans le but de ne surtout pas choquer. Et c’est bien la meilleure option que pouvait choisir l’équipe du film car c’est celle qui donne tout son sens au sacrifice de ces rebelles. L’empire quant à lui n’est pas encore à son apogée mais est en pleine ascension. Toutefois, Rogue One montre aussi les premières faiblesses de cette tyrannie.
Il est important de souligner également que Rogue One ne tombe pas dans le manichéisme avec les gentils rebelles d’un coté et des méchants impériaux de l’autre. Tout y est plutôt gris, avec par exemple des méthodes plus que discutables dans le camps du « bien » et des motivations à portée de compréhension dans le camps du « mal ». C’est aussi en cela que ce film est résolument étonnant tant la firme aux grandes oreilles est peu familière des divertissements traités avec autant de maturité. Enfin cette tonalité favorise la crédibilité de l’evolution de ces personnages qui n’ont qu’un film pour marquer de leur empreinte l’univers Star Wars. Que Felicity Jones (Jyn Erso), Diego Luna (Cassian) et les autres se rassurent, on ne les oubliera pas…
Une parfaite intégration dans l’univers de la première trilogie:
Hormis 2 ou 3 choses qui relèvent du pur fans-service (clins d’œil destinés à faire plaisir aux fans sans rien apporter à l’histoire), de nombreux éléments de la première trilogie sont présents et servent l’histoire notamment des personnages. Je vous laisse découvrir le film mais je peux vous dire que j’ai eu des frissons tant la technologie utilisée pour réaliser cette prouesse est criante de réalisme.
A tel point qu’ en sortant de la salle, j’ai entendu un père de famille dire à propos du retour d’un personnage mythique « ils sont forts d’avoir trouvé un acteur aussi ressemblant que l’original »…oui ils sont forts…sauf qu’il s’agit du miracle de la technologie de l’animation actuelle et non de l’utilisation d’un sosie.
P.S: si on me disait que Carrie Fisher était en train de regarder Rogue One pendant sa crise cardiaque, je le croirais sans hésitation.
Mais le personnage que l’on attendait tous (surtout depuis la deuxième bande-annonce), c’est Dark-Vador.
Dark Vador: mon dieu, mon maître:
Il n’apparaît que quelques minutes durant tout le film. Sachez cependant qu’on le voit bien plus dans Rogue One que dans tous les films de la prélogie réunis. De plus ses scènes réussissent l’exploit de renforcer la dimension mythologique, déjà considérable, du seigneur Sith.
En particulier la dernière où je tenais fermement les accoudoirs de mon siège tant la claque que je me suis prise était énorme…c’est pour moi la meilleure scène de Vador tous films confondus. Car il est censé être au plus profond de sa noirceur au moment où se déroule Rogue One et en cela cette dernière séquence est totalement conforme je peux vous le garantir.
La nouvelle voix française de Vador passe très bien (le précédent comédien, Georges Aminel, qui faisait cette voix est décédé en 2007). Il est d’ailleurs bon de rappeler que même au cours de la première trilogie, il y a eu plusieurs voix française pour Dark-Vador (celle de l’épisode 4 n’est pas la même que pour les épisodes suivants).
Un seul petit reproche:
Il concerne la musique. Je pense qu’ils auraient très bien pu réutiliser des thèmes qui ont faits leurs preuves (la marche impériale notamment) comme dans certains trailers.
Conclusion:
Foncez voir ce film si comme moi vous êtes mordus de Star Wars depuis la première trilogie. Disney nous a rendu justice en nous offrant un film qu’on n’aurait jamais osé imaginer tout en respectant le matériau original. Ma déception pour star wars 7 est loin derrière et mon intérêt pour cette galaxie lointaine est ravivé. J’espère que le film cartonnera pour que Disney prenne définitivement conscience que maturité peut rimer avec rentabilité. Pour moi et sans préjuger de la suite qui va être donnée par les studios Disney à cette licence, Rogue One justifie à lui seul, le rachat de Lucasfilm. Maintenant il me tarde d’avoir entre les mains le blu-ray…
Ma note: 4.5/5
P.S: j’ai vu le film sans 3D
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